Une session impromptue (en gravière)

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Une session impromptue (en gravière)

Session carpe en Eure-et-LoirFacebookrss

Session en Eure-et-Loir

Après une petite déconvenue (obligé de remettre ma première session sur le Salagou pour des raisons x et y), j’ai demandé à un pote de longue date, si je pouvais venir taquiner les carpes de son plan d’eau ?

CyprinusAvec la gentillesse qui le caractérise, Domi a accepté que je passe une bonne petite semaine à pêcher sa gravière (~1/1.5 Ha). Située dans un secteur où les gravières sont légions, dans la campagne eurélienne, cela peut être un lieu de “retraite” sympa et très calme.

Gravière où nage des carpes

Gravière où nage des carpes

Presque tout était déjà prêt pour la grosse session en grand lac, il n’y avait donc qu’à piocher dans la quantité d’appâts préparés pour cela… J’avais à ma disposition une vingtaine de kilos de bouillettes, une vingtaine de maïs, et une vingtaine de “noix tigrées”. À cette époque de l’année et sous cette latitude, inutile de dire qu’il y en avait bien trop, pour cette pièce d’eau et son cheptel.
L’approche serait donc des plus parcimonieuse…

Les carpes y sont en général d’assez beau gabarit, et n’ont de cesse que de quadriller le biotope, même si elles ne semblent pas faire “le tour du propriétaire” de façon stéréotypée. Les bordures sont à privilégier en premier, il y a 3 secteurs d’arbres et branchages dans l’eau, sur la rive est rose-des-vents , la principale, étant donné la forme pré-trapézoidale du plan d’eau. Pour y avoir parfois pêché il y a pas mal d’années, je sais que les fonds sont assez uniformes, allant jusqu’à plus de 3,50 mètres, et un haut-fond un peu excentré vers la rive SO, où nous devons nous installer. Une grande partie des rives est envahie par des arbres et arbustes typiques des berges; Peupliers, Aulnes, Saules marsault et blancs, Églantiers, Aubépines, Frênes, quelques ronces etc.

 

Carpe se nourrissant selon les périodes, et l'abondance de nourriture.

Carpe se nourrissant selon les périodes, et l’abondance de nourriture dans une gravière.

Amour blanc de 11.6 kg

Amour blanc de 11.6 kg

Dans ce genre de pièce d’eau, en l’absence de substrats diversifiés, la nourriture est généralement récoltées en bordure. Soit juste sous les frondaisons surplombant l’eau (chute d’insectes, de fruits, de graines…), soit sur le tombant (animalcules, larves d’insectes, mollusques, écrevisses jeunes ou moins jeunes), ou bien en bas du tombant (diverses particules s’accumulant par gravité (débris végétaux, graines lourdes etc.)… Si des herbiers sont présents dans cette zone, ils sont exploités car biologiquement riche de biomasse.

Chacune de ces zones demande une attention particulière, et est donc à tester, afin de connaitre les préférences du moment, les carpes pouvant être fixées sur un apport saisonnier (éclosions d’insectes, chute de glands, de baies d’églantier, écrevisses en pleine mue etc.), et qui est variable, à nous de trouver.

Sans omettre qu’une grande partie de la surface du fond est plate, et que de la vase plus ou moins putride et acide y stagne, et est donc inintéressante biologiquement parlant.

 

 

Quelques carpes prêtes pour l'empoissonnement (- de 60 cm).

Quelques carpes prêtes pour l’empoissonnement (- de 60 cm).

carpioQuelques semaines auparavant, un petit empoissonnement avait été effectué, 14 carpes avaient été acclimatées (12 communes et 2 miroirs entre  1.2 et 3 kilos), afin de palier au “vieillissement”, mais surtout au non renouvellement du cheptel. Un suivi de la population permet de savoir, que durant de longues années, les carpes ne grossissaient pas, et pour une raison inconnue, à partir de 2009 les poids des spécimens ont explosé, permettant aux belles d’approcher et dépasser les 20 kilos, ce qui n’est pas rien dans un espace restreint… Ajoutons qu’une petite population d’Amours blancs y a été introduite en 2006 pesant dans les ~2 kilos. Un spécimen capturé lors de ma première pêche de retour ici, pesait 11.6 kg pour une taille de 1.03 m. Ce qui nous donne une croissance  moyenne d’environ 1 kg par an.

Surveillant quelques jours à l’avance, les prévisions météo, j’étais assez rassuré de ce qui nous attendait, azimuts venteux aux secteurs sud à ouest prévu (S-SO-O), couverture nuageuse plus ou moins chargée, pluies plus ou moins abondantes… Les températures ne devant pas descendre sous les 5° la nuit, et dépasser les 10° le jour, de bonnes masses d’airs bien homogènes en somme.

 

 

La session terminée, il est bon de dire que ce ne fut pas l’espoir qui ait manqué. Il semblait que les paramètres étaient réunis pour que cela soit un moment riche d’action, il n’en fut rien…

Amour blanc Ctenopharyngodon idella

Amour blanc de 12,4 kg

environ 4 heures après la mise en place des lignes, un départ fulgurant me mis du baume au cœur, mais très rapidement, je compris que j’avais perdu la partie… Montage bloqué, je montais dans mon embarcation jusqu’à l’accroc, pour trouver mon montage accroché à une petite branche qui se trouvait au fond de l’eau. Qu’à cela ne tienne, le montage est remis en place et l’attente recommence… En journée, aucune activité particulière ne se révélait, aucun marsouinage, pas de saut, aucune fouille n’était visible. Par contre la nuit quelques claquement me réveillaient, mais visiblement cela ne les rendaient pas mordeuses pour deux sous, patience et longueur de temps font plus que force ou que rage comme dit le diction, pour la patience j’en suis bien armé…

Après chaque nuit sans départ, j’ai pour habitude de déplacer mes montages, ici c’est différent, les carpes sont assez “prévisibles” et “habituellement” leur pêche de bordure est assez simple. Mais il était écrit que cela serait différent ces jours-là !

La première nuit un bel amour vint tâter de mon matelas de réception. Je n’avais, précédemment, capturé que 3 Amours (et ce depuis que je pêche), celui-là était massif, une belle bête mais peu combative dans cette eau à 10° C. tout de même.

Rat musqué - Ondatra zibethicus

Jeune rat musqué mort noyé.

La deuxième nuit j’ai tout de même été réveillé par une série de bips, cela pouvait ressembler à la touche d’un Amour, je suis aller me poster derrière la canne qui venait d’avoir une tirée pour regarder si le scion bougeait encore.
Les poissons sont capable de se déplacer sans qu’aucune touche ne soit détectée, surtout si ils ont une trajectoire en arc de cercle correspondant à la longueur de bannière sortie, ce qui arrive parfois. Cela peut être le fait que le poisson ressent la tension, qui approfondi le clavement de l’hameçon, et pour limiter la douleur montante, il trouve une “zone de confort” physique en diminuant l’effort sur la pointe…??? (hypothèse)
Voyant que rien de ne bougeait au bout de 5 mn, je retournais me coucher… Une demie-heure plus tard une tirée franche me sortie de ma torpeur, je me précipitait, mais rien, tout s’était arrêté… Rebelote, au dodo…

Bref, au matin je remontait la canne, pour y découvrir un jeune rat musqué noyé… La pauvre bête s’était empalée la pointe dans une patte antérieure, sans pouvoir revenir en surface respirer, il avait dû faire une dernière tentative pour respirer, mais sans succès et était mort là …

Cyprinbus carpioVoilà la seule aventure de cette session… Si on excepte le fait que je venais de me faire un épanchement de synovie, et que j’avais le genou en capilotade, ce qui m’handicapait assez sévèrement (je n’aurais surement pas pu faire ma session au Salagou, aussi pour cette raison en plus… :/ ).

Cela dit la paix du lieu me permis de recharger mes batteries, et de profiter pleinement de la sérénité du plan d’eau, et d’atteindre une certaine plénitude.

Loïc vint me rejoindre pour la dernière nuit, mais rien ne changeât, plus de touche, aucune carpe mordeuse… Il fallut se rendre à l’évidence quoi que l’on fasse, elles étaient bouches closes !

Voilà qui remet en place, et vérifie une fois de plus que la pêche n’est pas une science exacte. Même si tout semble là pour que les départs se succèdent, des paramètres inconnus et l’expérience démontrent que rien n’est jamais acquis lorsqu’on pêche la carpe… Lorsqu’on arrive à faire un poisson dans ces conditions on est heureux, on a atteint un but (car le but de la pêche c’est aussi de capturer des poissons)… 😉

Je vous souhaite de bonnes pêches !

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