Carpes de mars…
C’est un jour d’hiver comme tant d’autres, il fait frais… Février s’éloigne déjà, peu de frimas cette année, beaucoup de boulot, et l’envie d’être au bord de l’eau !
Tu commence par un essais sur un étang que tu connait très mal… Le matin la campagne blanchie sous les gelées, c’est encore février, -1°, -2°, -3°, voilà qui n’est pas très glaçant, mais qui endors bien nos chères carpes… Tu n’y verras rien, pas la queue d’une… Deux jours sans un bip !
Qu’à cela ne tienne, la semaine suivante direction le grand étang, où un poste encombré, vient d’être « viabilisé »… Quelques coups de tronçonneuse, 5 paires de bras ont eu tôt fait de désencombrer les lieux du fouillis végétal, la nature y ayant repris ses droits…
Avant veille; sondage au plomb et profondeurs sont prises…
Des averses il y en aura, des bourrasques aussi, violentes, de la grêle même s’en mêle !
J’en fait une seconde au cours de la nuit suivante, encore plus belle, plus lourde au combat, plus ronde et plus dodue aussi, c’est parfait !
Mis à part une qui se décrochera tout de suite à la prise de la canne, il ne se passera plus rien jusqu’à mon départ.
J’ai retrouvé des sensations oubliées, le froid dans les cuissardes, la soupe chaude, le casse croute de 10 heure et son petit coup de rouge qui réchauffe, la cafetière italienne qui fume quand le café passe, le thé de 17 heures avec une tranche de gâteau, la boite de cassoulet avant de dormir (accommodé de sarriette pour éviter la fermentation des flageolets!), patauger dans la boue, rester sous la pluie battante pour le plaisir de sentir le corps vivre ! Pedro me dit que je suis un «guerrier»…!
Faire une sieste, bercé par le bruit des gouttes faisant des claquettes sur la toile… Que de bons moments !
. . .
La semaine suivante, un redoux est annoncé par la météo… Hop préparation rapide de tout ce qu’il faut (sauf le pain et la sauce pour les pâtes que j’oublie ! 😀 ).
Bref, la journée commence doucement, le chargement de la voiture se fait tranquillement… Arrivée au bord de l’étang, la douceur est là… J’arrive sur le poste (amorcé légèrement la veille au matin), trois gouttes tombent, je commence par monter mon brolly, et là le déluge commence !
Il est 6 h 00 du matin et l’averse va durer jusque 10h00 et des poussières… Il pleut, il mouille, c’est la fête…
Mais rien ne se passe, je reste cloîtré, à l’abri, tentant quelques sorties, couvert de mon poncho imperméable. Cette pluie n’est pas très froide, ça va… Patientons…
…12h00 pétantes un bip, suivit d’une série de bips, je suis sur la canne ! Je sent la masse qui se déplace à l’autre bout de la ligne, voilà c’est parti, la journée commence.
Je suis seul sur l’étang, pas d’autres pêcheurs, un bout de ciel bleu se dévoile le soleil montre le bout de son nez, mais le vent de S à SO apporte des cohortes de nuages, le ciel reste de plomb !
Loïc passe me rendre visite avec une «Despé», au moment où je viens de faire ma deuxième carpe de la journée, il est juste 15h00… À 16h15 nouveau départ, c’est la troisième de la journée, Loïc prend mon appareil photo et immortalise le combat, je suis content mes bouillettes maison remplissent parfaitement leur rôle, c’est bien de clore une journée de cette façon.
Le lendemain, nous nous retrouvons, Pedro, Loïc et moi, nous installons sur un front d’une centaine de mètres, le vent a tourné depuis la veille, et est passé au nord…
Une seule dame sera mise au sec aujourd’hui, elle démarre sur les cannes à Pedro, et il la laisse à Loïc qui fait sa première carpe de 2016 !
Cela dit, nous avons passés une excellente journée, à discuter de quoi, je vous le donne en mille ? Mais de pêche bien sûr !!! 🙂
À bientôt pour de nouvelles aventures…
Bonnes pêches.
. . .Les Eaux de mars. . .
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
C’est un éclat de verre, c’est la vie, le soleil
C’est la mort, le sommeil, c’est un piège entrouvert
Un arbre millénaire, un nœud dans le bois
C’est un chien qui aboie, c’est un oiseau dans l’air
C’est un tronc qui pourrit, c’est la neige qui fond
Le mystère profond, la promesse de vie
C’est le souffle du vent au sommet des collines
C’est une vieille ruine, le vide, le néant
C’est la pie qui jacasse, c’est l’averse qui verse
Des torrents d’allégresse, ce sont les eaux de Mars
C’est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent
C’est la main qui se tend, c’est la pierre qu’on lance
C’est un trou dans la terre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
C’est un oiseau dans l’air, un oiseau qui se pose
Le jardin qu’on arrose, une source d’eau claire
Une écharde, un clou, c’est la fièvre qui monte
C’est un compte à bon compte, c’est un peu rien du tout
Un poisson, un geste, c’est comme du vif argent
C’est tout ce qu’on attend, c’est tout ce qui nous reste
C’est du bois, c’est un jour le bout du quai
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court
C’est le cri d’un hibou, un corps ensommeillé
La voiture rouillée, c’est la boue, c’est la boue
Un pas, un pont, un crapaud qui coasse
C’est un chaland qui passe, c’est un bel horizon
C’est la saison des pluies, c’est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie
Une pierre, un bâton, c’est Joseph et c’est Jacques
Un serpent qui attaque, une entaille au talon
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
C’est l’hiver qui s’efface, la fin d’une saison
C’est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond
Un pas, une » … pedra é o fim do caminho
E um resto de toco, é um pouco sozinho … «
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire…
G. Moustaki
3 réponses
Superbe récit que j ai pris le temps de parcourir ce matin lors de ma petite virée sur le bord de la rivière. BON DIMANCHE Benoît
Merci beaucoup, et bonne balade à toi !!! 😉
ca fait rever….