Premiers pas sur la Loire



C’est par une belle journée de juin que je suis arrivé sur les rives de ce fleuve indomptable, la Loire.
Une période de grandes chaleurs était entamée, et je cherchais aussi, un peu de fraîcheur au bord de l’eau…
Ayant repéré quelques endroits potentiellement pêchables et accessibles, j’avais, grâce aussi aux conseils de Eric G., pris l’option d’une zone entre deux boucles, dans le Loiret.
Les chemins des bords de Loire permettent d’arriver directement sur site. À mon grand désarroi, je découvre que pour accéder à l’eau, un mur d’environ 3 ou 4 mètre de haut est à franchir… Les rives sableuses sont relativement stabilisées, je dois y creuser, avant tout, des marches pour éviter les chutes et glissades incontrôlables. Je sors d’un épanchement de synovie et ma jambe est encore un peu fragile, cette gymnastique est donc risquée. Je ferai donc le choix de dormir à la belle étoile au “cul” des cannes…
Le panorama qui s’offre à moi est splendide, les bancs de sable rompent la monotonie d’un cours d’eau lent (en cette période caniculaire). Entre les Saules blancs, les Saules marsault, les Trembles, les Peupliers, les Aulnes et les Frênes, la végétation est luxuriante, et forme une “galerie” le long des rives, les stabilisant de manière relative, contre l’érosion des tombants sableux. Ses bancs relativement inaccessibles servent souvent de territoire de nichage pour nombre d’oiseaux d’eau, Gravelots, Sternes, Chevaliers, Cormorans, Mouettes rieuses, etc.
Je me suis donc installé, et après avoir sondé le secteur (à la canne et au plomb), je me suis contenté d’un bon amorçage et amont, avec deux cannes placées sur cet emplacement… Jusque là quoi de plus normal… Pour un parfait débutant en fleuve !
J’avais 4 nuits devant moi pour arriver à quelque chose. Si j’avais été féru de pêche en rivière, certainement que j’aurais choisi une autre période pour aborder ce fleuve lent mais puissant… Mais il faut bien faire “ses armes”, et j’allais l’apprendre à mes dépends… Les fortes températures des derniers jours devaient accélérer la pousse des végétaux subaquatique qui se décrochaient du substrat, et c’est par kilos qu’il s’accrochaient aux bannières, trainant très rapidement mes plombs de 240 grs… Même en les doublant, ils glissaient assez rapidement sur le fond, et se retrouvaient sur la bordure !
Voilà qui était nouveau pour moi, et assez déconcertant. Consciencieusement, je relançais régulièrement, faisant des rappels à chaque fois… La première nuit passa ainsi, avec les détecteur qui sonnaient de temps à autres (réglé au moins sensible), j’entendais les freins des moulinets cliqueter doucement… Au matin Je constatais que la “salade” continuait d’affluer, et les doutes commençaient à s’immiscer dans mon crâne ! Et ce, d’autant plus que des carpes se montraient régulièrement sur la rive d’en face, dans une zone plus calme. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour réfléchir, plier et faire le voyage jusque là-bas.
J’ai choisi de m’installer sur un monticule herbeux, ayant été prévenu que la Loire peut avoir des montées d’eaux rapides, je ne voulais pas prendre de risque. Un petit saule me ferait de l’ombre, le soleil dardant des rayons brûlants à cette période, un peu de “fraîcheur” est la bienvenue. Bien installé, les appâts en place, je me suis pausé, et j’ai attendu, oh pas longtemps, un Barbeau téméraire a englouti un montage à la graine nouvellement placé, il a rejoint son élément aussi sec. Cela commençait bien je pensais.
Le reste de la journée passa tranquillement, j’observais les oiseaux plongeurs, un rapace coutumier des rivières et lacs passait régulièrement au dessus de moi, survolant le lit à la recherche de proies insouciantes, il disparaissait dans le lointain… J’appris par la suite (grâce aux sites de suivit des rapaces) qu’un couple nichait sur le secteur. Eric G. vint me rendre une petite visite, avec une bière bien fraiche, ce qui était un vrai plaisir sous cette chaleur accablante. Nous passions ainsi de la connaissance virtuelle (par un réseau social), à la réalité, pouvant ainsi discuter de notre passion, la pêche de la carpe, à bâtons-rompus.
C’est durant ce moment que le Balbuzard choisi de passer juste au-dessus de nos têtes, donc assez près pour être photographier dans de bonnes conditions ! J’ai aussi pût immortaliser Sternes pierregarin, naine, mouettes rieuses etc.
Les gabarres sont aussi présentes et leur passage silencieux donne un “cachet” bucolique aux lieux….
Encore une journée qui passe tranquillement, rythmée par les relances d’appâts nettoyés de leurs kilos de “salade”. Même si ce nouveau poste était plus calme, une “barre de sable cassant le courant sur plusieurs mètres devant moi… La nuit suivante je dormis bien…
Au petit matin, je me suis levé, j’ai fais mon café habituel, et j’ai commencé à le siroter tranquillement. C’est le moment que choisi un Lièvre pour me faire un petit salut matutinal, malgré le peu de lumière, quelques photos s’imposaient.
Sur ces entre-faits, une de mes cannes donna quelques signes de vie, quelques bips, et un rush me fit lever le cul de mon siège ! J’attrapais fermement le grip, et commençais à pomper ! Je tenais, enfin, une carpe de Loire ! Rapidement je compris que la bannière était encombrée de végétaux, et ne senti plus rien au bout… Je me mis à l’eau pour voir et nettoyer tout cet enchevêtrement végétal, et là je vis quelques écailles qui brillaient au soleil du matin, j’étais heureux ! Une belle carpe commune, toute de bronze habillée se présenta pour finir, dans l’épuisette, une petite pesée et elle reparti dans le courant…
Comme le temps ne variait pas, et que je commençais à avoir marre de toute cette soupe, je décidais de plier en fin de matinée. J’avais donc réussi mon challenge, faire une carpe sauvage de Loire (que j’avais oublier de photographier).
Il faudra bien que j’y revienne, encore un endroit charmant qui m’appellera un jour ou l’autre, pour écrire un autre chapitre de la pêche de la carpe comme je l’aime. Sereine, calme, silencieuse, les pieds dans l’eau, la tête dans les étoiles…
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