Découverte du lac du Salagou

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Découverte du lac du Salagou

Arc-en-ciel au Salagou

Le Salagou est avant tout une rivière (de petite importance), elle prend sa source à 330 mètres d’altitude dans la commune de Brenas (34650). Son périple à travers les collines l’amène dans le lac de barrage portant son nom, le lac du Salagou, après un parcours sinueux d’une vingtaine de kilomètres. Il rejoint la Lergue qui se jette dans le fleuve Hérault. Je vous épargne un chapitre sur la géologie du lieu, sur le « ruffe » rouge Wikipédia le fait très bien…

Lac du Salagou

Comme je l’ai déjà dit, j’avais arrêter la pêche de la carpe pendant une douzaine d’années. À cette époque là, et bien avant, le lac trainait une réputation de difficulté et de dangerosité, qui me faisait peur et je n’avais jamais osé « l’affronter ».
J’ai toujours aimer voyager vers le sud pour pêcher la carpe en me dépaysant par la même occasion. Cabanac et St Cassien étaient mes destinations favorites, mais les échos que j’en ai eu en reprenant m’ont dissuadés d’y aller. St Cassien par son interdiction de la pêche de nuit, et Cabanac pour ses « attroupements » de byvvis (bien qu’une cession en février ne m’y ferait pas peur)…

J’ai donc préparé la session très en amont depuiiis…                    25 ans

Comme je l’indique dans cet article « Carpe et Bathymétrie », j’ai besoin de préparer ma pêche, cela me rassure, et me permet une approche raisonnable. Mes moyens sont comptés, il me faut donc partir le cœur léger sans le poids de contingences extérieures, je ne laisse pas ou peu de place à l’imprévu…
Même si une fois sur place rien ne se fait comme prévu, à ce moment là c’est l’action engendrée par la situation qui compte.

Une semaine avant le départ, la pression monte, les noix tigrées sont déjà cuites et leur fermentation commence.

Ayant prévu de partir un samedi, mais n’y tenant plus, j’étais sur la route le vendredi après-midi, et les rives du lac m’accueillirent peu de temps avant le coucher du soleil. Le temps de charger les bateaux, de me rendre sur l’endroit que je m’étais fixé pour commencer la session, constater que le spot est pris, la nuit tombait déjà.
Mon bed-chair sorti, je décidais donc de passer une nuit à la belle étoile, sur l’avancée du Mt Redon…

Les pléiades, Cassiopée, la grande ourse, et en fond la Voie lactée… ? Peu de pollution lumineuse ici, et pas de lune cette nuit là. Le temps que quelques satellites passent au dessus de ma tête, je me suis endormis.

Après une bonne nuit plus ou moins ponctuée de réveils, je me prépare un café, ma cafetière « italienne » ne me quittant pas…

 

Figuier au Salagou

Figuier au Salagou

Peuplier bonzaï Salagou

Peuplier bonzaï Salagou

Il est temps de passer l’écho-sondeur, repérer les lieux, se faire une idée des fonds, ici tout est dur, entre 10 et 15 mètres de la bordure, un herbier créé un « mur » végétal.

Baie au Mt Redon

Baie au Mt Redon, se poursuivant en lit d’ancien ru non pérenne.

Après cela, le sol est nu, nous somme directement sur la roche-mère, celle-ci comme la terre est rouge, de ce rouge profond « ultra-terrestre ». Celui qui donne son charme à cette région de garrigues. Là où les arbres fendent la pierre pour se faire une place au soleil, tels des Bonzaïs naturels.

Vue de la pointe du Mt Redon, vers la presqu'île de Rouens

Vue de la pointe du Mt Redon, vers la presqu’île de Rouens.

Les fonds semblent réguliers, ils descendent en pente plutôt douce, à 100/120 m. nous avons 8/9 m. d’eau, dans ces conditions (sachant que la réglementation limite la distance de pêche à 80 m.) je choisi de placer deux repères dans 3/4 m. d’eau de l’autre côté du rideau d’herbiers. Dans certaines conditions, ce secteur doit pouvoir se révéler être une véritable « autoroute » à carpes. 🙂
Sur ma droite, une baie qui se prolonge dans l’eau comme l’ancien lit d’un ru non pérenne, une petite gorge qui, à une trentaine de mètres du bord atteint rapidement les 8/9 m, avec un replat vers 5/6m., spot de choix (si le poisson est là).
À ma gauche, le montage est posé dans 2 m., à l’intérieur de l’herbier, qui peut aussi être un secteur de passage des poissons convoités….

Lac du salagou - Mt Redon

Vue de la pointe du Mt Redon, vers Liausson

L’attente peut commencer…

J’essaie toujours d’éviter les stéréotypes lorsque je pêche, la seule habitude que j’ai, c’est d’alterner les amorçages autour de mes montages. Jamais je ne mélange les graines et les bouillettes par exemple. Je commence donc toujours ainsi, deux spots aux graines/tubercules; souchet et parfois maïs (non mélangés), deux montages, et bouillettes largement dispersées autour du montage (je ne dis pas « centré »), deux montages également. En étant toujours prêt à changer l’un ou l’autre en fonction de l’activité enregistrée.

 

Un bon vent est présent après le lever du soleil, et là je doit apprendre, par la force des éléments, à trouver le bon amarrage de mon zodiac… Face au vent, car au début mon manque d’expérience de ces vents forts, m’avait fait mettre celui-ci perpendiculaire au zéphyr, et des paquets d’eau passaient régulièrement par dessus bord, remplissant lentement mais surement le bateau !
J’ai donc fini par adapter l’amarrage, m’aidant de gros rochers, d’une amarre providentielle trouvée en apnée*, un de mes gros flotteur accroché, un mousqueton, me permis de confectionner une attache type « corps-mort ». Par la suite cela me sauva d’une situation tempétueuse, typique du lac du Salagou…

 

Salagou zodiac

Zodiac nez au vent au Salagou

La première journée et la première nuit furent infructueuses, malgré quelques sauts entendus non loin de moi, aucun détecteur ne fut mis à l’épreuve…

J’aime les premières lueurs du jour, cette heure où le monde dors encore, celle où les oiseaux émergent de leur sommeil et entonnent leur chant matutinal, celle où la surface du lac est un miroir, qui laisse à réfléchir…

Palmes, masque, tuba Salagou

PMT au Salagou

Aujourd’hui c’est décidé, pour la première fois depuis de nombreuses années, je vais faire un tour sous l’eau. J’ai apporté avec moi, mon masque, mon tuba et mes palmes, il ne me reste plus qu’à descendre, pour voir un peu ce qu’il se passe sur mes spots, et avoir un visu sur les fonds alentours. Un peu d’apnée permet de découvrir quelques détails invisible sur un écho-sondeur. Par exemple, la plongée sur un de mes spot m’a permis de voir, d’une que le site avait été nettoyé durant la nuit (tubercules de souchet), sans qu’aucun bip ne signale la présence de poisson, et deux-deux que ce même fond est un tapis de valves de corbicules !
C’est toujours assez frustrant de constater que des poissons suffisamment « armés » pour ingérer des « tigers », sont passés sans toucher, à priori, au piège tendu… Lors de cette première immersion, j’ai immédiatement découvert un poids de fonte accroché à une drisse assez costaude, et qui m’a servie par la suite pour mon corps-mort*, un leurre souple faisait aussi partie du tableau.

 

Arc-en-ciel au Salagou

Arc-en-ciel au lac du Salagou en octobre

Ce matin là, j’eus la visite d’un gars, un Stéphanois. En fait ils étaient deux, et c’étaient installés juste après la pointe sur ma gauche, je ne les avaient pas vus venir, et eux n’avaient pas vus que j’étais installé là… Nous avons un peu discutés sur le lac, pour eux aussi c’était la première fois qu’ils venaient y pêcher. Je lui montrais tous mes spots bien visibles, dont le plus sur la gauche, amorcé aux noix tigrées, et je pensais que cela allait, ils allaient faire attention…
Quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu’en fin de journée ils se sont enfin mis à l’eau, sondage etc. Je n’y prêtais guère attention, c’est lorsqu’un peu plus tard je constatais la présence d’un repère à à peine 10 m. du miens que je suis dit qu’ils se foutaient de ma gueule… N’étant pas là pour me prendre la tête, je laissais faire (et oui je suis comme ça…). Quelques temps après, celui qui était passé me voir revenait sur ce spot et amorçait largement à la bouillette alentour… Cela aurait pû s’arrêter là, s’il n’était pas passé le matin en me disant qu’en fait il pêchait plus loin et que le repère était un « leurre » en cas de contrôle… Mais oui et tu amorce là pour le plaisir à 10 mètre du spot d’un autre pêcheur… Bref…

Le temps se gâtât un peu, et le vent commença à être plus soutenu, les vagues plus hautes. Maintenant je sais que cela n’était rien par rapport à ce qu’une vraie tempête peut provoquer comme creux sur le lac du diable !!!

La suite ne fut pas plus fructueuse sur le secteur, comme je vais à la pêche pour éviter de me prendre la tête, et qu’un bon coup de vent était prévu. J’ai donc décidé de changer d’environnement et me suis dirigé vers la baie de Liausson.

Carassius Salagou

Carassin écaillé par un silure

Ne connaissant pas le lac, j’ai abordé et me suis installé, le temps plutôt maussade faisant que je vis personne, sauf quelques promeneurs qui passaient assez loin… Par la suite j’ai vu que j’étais installé juste à côté d’un parking, et un couple d’italiens très sympa se sont installés à côté de moi. Au début je faisais un peu la gueule, mais leur sympathie et leur générosité ont fait que nous nous sommes bien entendus, malgré la barrière de la langue, un peu d’anglais, un peu d’italien, un peu de français et du bon café faisant le reste de la rencontre. Ils eurent 3 départs la première nuit (une sortie, deux casses), et moi toujours rien… ^_^

Carassin écaillé par un silure

Carassin écaillé par un silure

J’avais placé mes repères en cherchant des spots au milieu des herbiers géants en apnée; Vallisneria gigantea, Potamogeton sp., Ceratophyllum sp. etc. qui poussaient jusque dans les 4/6 m. Le premier soir, j’eus une belle tape sur un montage à la noix tigrée (Souchet), puis plus rien jusqu’au sur-lendemain où un gros départ me sortit de ma torpeur. Je pris contact, et partais combattre en bateau. Combat assez puissant… puis une queue vient claquer en surface, un silure !
Il me parait bizarre avec sa gueule ouverte… juste avant la mise à l’épuisette il relâche… là je vois qu’il y a un poisson au bout de la ligne… un énorme carassin !!!
Complètement écaillé sûrement piqué hier et réfugié dans les Vallisnéries, il a été délogé et avalé… la petite série de bips de la nuit dernière était en fait un départ… ?

Le fait d’être toujours capot n’entamait en rien mon moral, j’étais là où je voulais être, et cela suffisait à mon bonheur.

 

Philippe Carrière

Philippe Carrière (FilFish Prods)

Avant le départ, rendez-vous avait été fixé, avec un passionné du lac, de la pêche, de l’apnée, et la nature (la terre) en général. Une rencontre naturelle, aux vues de nos convergences de points de vue, à de nombreux niveaux, rencontre enjouée, discussions prolixes, nous nous séparions prévoyants de nous revoir durant mon séjour, j’ai nommé Philippe Carrière.

Une bien agréable rencontre, à renouveler !

Tout cela pour dire qu’il ne me restait plus qu’une nuit pour espérer immortaliser ma première carpe du Salagou…

Carpe de 9 kg+

Carpe de 9 kg+

Cela fut fait, peu de temps après ce fameux carassin, un joli départ me sortit du duvet, et je sortait rapidement une miroir, pêchant très près de la rive, je l’avais bloquée avant son entrée dans un herbier tout proche, et le combat fut rondement mené, mise à l’épuisette, photo et remise à l’eau dans la foulée.

 
 

 

 

Voici un petit florilège de observations diverses que j’ai pu faire et photographier durant cette première session d’une semaine, au lac du Salagou:

 

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