Session d’anniversaire

“Le pont des chèvres”

Je me suis donc décidé à tenter un secteur que j’avais pratiqué lors de ma dernière session, même s’il n’avait pas été très productif, j’avais quand même trouvé quelques carpes… À ce moment là, le niveau était maximum et m’empêchait de tendre une ligne sur une tenue des carpes (sauts réguliers observés lors de ma toute première session sur le lac, à 600 mètres de là !), et j’avais eu confirmation du hot-spot par Zebeto.
Je me suis installé tranquillement comme à mon habitude, les lignes pêchaient vers 15 heures. Toutes aux noix tigrées, les écrevisses dévorant en un rien de temps les bouillettes, même protégées…

Le niveau au maximum fin juin.

L’après midi passa, sur la fin du jour je passe un petit coup de fil à Catarinetta pour lui souhaiter le bonsoir, au bout de quelques minutes d’échanges, le détecteur du hot-spot s’emballe, je raccroche en catastrophe !   Je prend contact avec le poisson, bobine bloquée à la main, le temps de sentir qu’à l’autre bout du fil il y a “du monde”…    Je monte dans le bateau, et sent que ça coince, les à-coups dans la bannière me signalent que le poisson est tanké dans une souche, j’approche au moteur pour ne pas mettre de tension… Arrivé à la verticale, je donne quelques petits coups de scion et cela se libère, le combat peut commencer !
Là où la ligne était coincée, je sais qu’il y avait dans les 7/8 mètres au large, alors que je pêchais dans 2/3 mètres en bordure… Le poisson reste en profondeur, je pompe tranquillement mais fermement, assez rapidement je vois les bulles de “dégazage” qui crèvent la surface, mais je ne vois pas le poisson…
Il voudrait bien garder le fond, mais je gagne centimètre par centimètre… Les bulles relâchées de sa vessie natatoire, remontent encore, mais je ne vois rien (dernières lueurs)…

Quand le poisson allège sa vessie natatoire, il vaut mieux ne pas forcer et rester patient, une vessie dilatée peut provoquer des dégâts dans l’abdomen, attention donc à ne pas le “treuiller”, surtout dans les 2 derniers mètres de la surface qui sont les plus dangereux !

Elle sent le danger et repart de plus belle !   Là j’ai eu le temps de détailler “la bête”, je sais que je tiens une torpille écailleuse de belle taille !

Septembre 1996…

À ce moment là je deviens timoré, je desserre le frein, j’ai peur qu’elle ne se décroche… Le combat s’éternise, mais à la fin elle est mise à l’épuisette, je pose ma canne sur le bateau, et je jette un œil au fond du filet… Là je ne sais combien elle pèse, ni mesure, mais je sens que les 16.6 kg de ma précédente plus belle commune (1996 St Cassien, 20 ans déjà…) sont dépassés !

Carpe commune

Sur un nuage je regagne la rive et dépose mon trésor… Sur le matelas j’ai tout loisir de l’admirer et de planer, je n’y crois même pas… Je la mesure, 97 cm !    J’accroche le filet de pesée au crochet du peson, le verdict ? 20.7 kg !!! Le délire !!!
Après 4 journées sans la moindre touche, le lac vient de m’offrir mon cadeau d’anniversaire, je suis dans un état second, je rigole tout seul, j’ai envie de crier ma joie, mais non, je vais écouter le silence de la nuit qui est tombée, et la chouette de tengmalm qui hulule au loin… Les jours qu’il me reste seront faits de paix (sauf un, où deux gentils pêcheurs de carnassier du coin viendront s’installer de chaque côté de mon bivouac… Je sais maintenant tout de leurs vies, j’ai eu droit à toutes anecdotes de leur 40 ans de pêche… L’un parlant toujours très fort pour être sur d’être bien entendu certainement… Une journée drôle mais fatigante…).

Carpe et sa malformation de l’abdomen

Cette carpe miroir ayant une malformation de l’abdomen sera capturée.

D’autres belles auvergnates seront aussi venues encore me gratifier de quelques touches, ce qui ajoutera à la satisfaction d’une session réussie… 🙂