Session au lac de Montbel

Pour les amoureux de grand air et d'espaces naturels...

Session au lac de Montbel

Coucher du soleil au lac de MontbelFacebookrss

…le dé-confinement, ou la session mémorable de reprise !!!

Cette session que je vais vous narrer, part du besoin d’espace, non pas que je vive dans un espace exiguë non, je vis en pleine campagne, mais le désir de pêcher était retenu/bridé par ce confinement forcé. J’avais donc le projet d’aller au lac de Montbel dès que possible.

À la fin de cette période de claustration forcée, j’ai pu libérer cette tension accumulée, dans un petit lac du secteur d’abords, j’avais jeté mon dévolu sur lui, en attendant des nouvelles de Montbel…
La bonne nouvelle arriva assez rapidement (près d’une semaine), je pliais, refis le plein et partis vers mon havre…

Le lac de Montbel en est un bel et grand, qui m’apporte toujours beaucoup de sérénité…

Éphémère Montbel

Tout commence le 17 mars 2020, je suis en session, et j’apprends au bout de quelques jours que je dois rentrer, car je risque une amende… Confinement jours 1

De ce jour-là, quelque chose va se mettre en place, n’ayant plus de travail, il faut que je m’occupe, je fais des semis de graines potagères, je cuisine, surf, m’occupe de mes sites, et d’autres…
Puis vient un moment où je commence à penser à la fin de cette période, dramatique pour beaucoup, cette maladie qui s’étend sur la planète, causant des centaines de milliers de morts. Je ne reviendrais plus sur ce fait, les médias et les réseaux en ayant largement fait échos.

Quand cela finira, comment vais-je faire, me préparer à la “libération” ?

Préparatifs de session…

J’ai commencé par préparer mon matériel, cela a commencé par mon annexe, un petit zodiac de marque que je ne citerais pas. Acheté d’occasion, avec 3-4 fuites à réparer, en fait j’ai dû travailler dessus durant un mois pour boucher une bonne trentaine de trous qui se révélaient au fur et à mesure de l’oblitération des uns et des autres…
Oh, je ne l’avais pas acheté cher, mais je ne pensais pas avoir acquis un engin qui pouvait me mettre en danger (décidément je les accumulent). Après tout ce temps de travail, je pensais être arrivé au terme des réparations, je ne trouvais plus qu’une petite porosité sans incidence réelle, le bateau perdant doucement de la pression sur une semaine, je me promettais de me pencher sur ce problème plus tard, et rangeait le bateau.

Lors des deux premiers déplacements sur le lac tout allait bien, c’est lorsque le soleil s’est mis à taper que le vrai problème est apparu, n’ayant pas l’habitude de gonfler mon bateau comme un taré (connaissant les soucis des sur-gonflages), je laisse toujours les boudins “au mou”. Le soir du troisième jours donc, après être arrivé tranquille, et m’être installé, j’ai constaté “à la fraiche”, que l’annexe était très dégonflée, je mettais ça sur le fait que la température baissait, et que l’air se contractait… Le matin je remis de la pression pour voir, et je constatait à mon grand désarroi que le bateau avait perdu beaucoup de pression dans les 2-3 heures qui suivait, ce qui n’était pas rassurant.

Pour conclure, lors de mon voyage de retour, j’ai dû naviguer avec le gonfleur sous le pied, et donner des coups d’air pour remonter la pression, jusqu’à l’accostage…
Moralité n’achetez jamais un zodiac qui vous est vendu, rafistolé à la colle de joint silicone, et soit-disant 2/3 trous à boucher, cela pourrait vous couter beaucoup plus cher…!

J’ai mis des noix tigrées à tremper, au bout de 3 jours je les aient cuites, puis mises à fermenter.

Puis ce fut le tour des bouillettes “maison” sans parfum, sans colorant, toujours la même base; farine de maïs, semoule fine de blé dur, puis farine de lentilles et de pois-chiches, farine de poisson également, un peu d’albumine d’œuf, et graines pour oiseaux moulues. Elle ne sont pas roulées, les boudins sont juste écrasés dans la table à rouler, et forment des “coussinets” soit de 24 mm., soit de 30 mm.

Bouillettes Montbel Bouillettes Montbel

Le tout mis à sécher au grand air, elles deviennent rapidement dures, ce qui permet de les conserver longtemps. La dessication achevée les bouillettes se conservent plusieurs mois sans perdre de leur pouvoir attractif et nutritif, les carpes les dévorent toujours goulument.

Loriot d'Europe (Oriolus oriolus) au lac de Montbel

Loriot d’Europe (Oriolus oriolus) au lac de Montbel

J’avais donc décidé de me poster, pour commencer sur une pointe, juste avant la pisciculture, malgré le niveau toujours haut en cette saison, je pensais que ce serait possible, mais à mon arrivée sur les lieux, force fut de constater que l’eau pénétrait profondément dans le bois… Je me rabattis donc sur la grande pointe lui faisant face, l’abordage était possible, je m’installais sans trop savoir ce qui m’attendais.
Le lieu est sympathique et sent bon la résine de pin, qui est l’essence majoritaire sur le secteur. Un loriot avait sont territoire dans ces frondaisons, et je pu l’observer à loisir.

Je m’installais, et commençais la prospection des fonds dans les environs, je ne trouvais rien de bien transcendant, des fonds en descente uniforme, visiblement pas de souches ou d’herbiers à proximité… Je choisi donc des profondeurs différentes, plaçant mes montages entre 3 et 9 m. de fond. Sur ma gauche un petit saule et quelques petits chênes chenus étaient en partie immergés, je plaçais un montage en tête du bosquet, 2 ou 3 poignées de bouillettes, et la nuit arriva, la première de cette semaine qui allait s’avérer mémorable…
À 04h10 un détecteurs se déclencha, le temps de prendre contact, et le poisson s’était fourvoyé dans le bosquet, heureusement pas trop profondément, et à force de patience, avec des gestes mesurés, la tête de ligne en 35/100 resta solide, et le poisson sortit de l’enchevêtrement de branchages, quelques rushs après, il se rendit, entra dans l’épuisette, et j’étais content, j’avais déjà fait un poisson pour cette session.

Carpe "tarte aux pommes" du lac de Montbel

Carpe “tarte aux pommes” du lac de Montbel

Un fort joli spécimen, tout en longueur, svelte, avec une écaillure splendide, faite de grosses écailles en forme de tranches de pommes ! 🙂

Le temps avait viré au beau, ce qui n’était pas pour me déplaire, mais cela risquait de relancer la fraie sur le lac, n’ayant aucun retour sur les semaines précédentes, et la phase froide des “saints de glaces” se terminant, je me préparais au pire… La nuit suivante fut calme, trop calme, et je quittais le secteur, me dirigeant vers les îles et la baie où l’Hers afflue dans le lac, le nourrissant de son eau. Arrivé sur place je vis pas mal de bateaux, première déconvenue, sur la petite île un bi v v y (pas bi-oui, cette appellation est une contraction de “bivouac” en anglais –a small tent or temporary shelter = une petite tente ou abri temporaire), un poste était vacant sur l’arrière de la grande île, face à l’est, j’y posais pieds et allais rendre visite au pêcheur qui était installée sur la petite. Notre échange d’infos ne me rassura pas, il avait fait deux petites carpes depuis 2 ou 3 jours, ce n’était pas la joie…

La fragrance des églantiers à Montbel

La fragrance des églantiers à Montbel

Orchis bouc à Montbel

Orchis bouc (qui porte bien son nom, par son odeur) à Montbel

 

J’installais mon bivouac abrité par de petits chênes verts m’offrant un ombrage salvateur pour les journées chaudes, au milieu des orchidées sauvages, et baigné par les fragrances des églantiers, un pur bonheur odoriférant !

 

 

 

Quand l’échange d’informations devient une règle…

Pas mal d’informations me parvinrent d’habitués des lieux, et j’avoue qu’ils furent tous d’une grande aide pour le choix de mes stratégies de pêche. Pendant le confinement, j’avais eu l’idée d’ouvrir une page sur Facebook traitant de la pêche sur le lac, et j’avais été surpris de l’afflux de demandes d’inscriptions, et moins de 2 jours cent membres se comptaient déjà. C’est bien grâce à certains et quelques autres contacts, que les informations pleuvèrent ! Merci à tous les gars !

Saules à Montbel

Saules immergés à Montbel

La zone était ceinte d’herbiers, entre 6 et 2 m. environ, certaines zones étaient parfaitement nues, d’autres couvertes d’un fin gazon s’épanouissant lors du marnage du lac et attendant, submergées, des jours meilleurs et plus au sec. Le niveau du lac était à son maximum, et beaucoup de parties habituellement aériennes, étaient sous les eaux. Rien ne bougeait, pas d’activité visible, je sondais et choisi quatre spots différents.
Le premier se situait en pointe de la petite île, où le vent d’ouest venait frapper des saules marsaults qui pointaient la tête hors de l’eau, ici la profondeur avoisinait les 3 m., des noix tigrées vinrent tapisser le fond, mon montage au milieu de tout cela.
Le second, sur ma droite était placé de l’autre côté tombant de la langue de terre, qui est une excroissance de l’île quand le niveau est bas (et même un passage entre la grande et la petite île lorsqu’il est encore plus bas), couvert d’un herbier de Potamots, je plaçait un repère sur une profondeur de 6 m., 2-3 poignées de bouillettes de 24, et deux bouillettes sur le montage, l’affaire était mise en place, le vent d’ouest brassait fortement le secteur, c’était parfait.
Devant moi, la bande d’herbier était irrégulière, je choisi la profondeur de 5 m. pour déposer un montage sur un tapis de noix tigrées, entre deux amas denses d’algues d’eau douce.

Arbres submergés sur la grande île de Montbel

Arbres submergés sur la grande île de Montbel

Sur ma gauche une longue portion de l’île était submergée, je décidait de prospecter la zone à vue. Ici aussi beaucoup, d’herbiers, de zones gazonnées à faible profondeur. Je jetais mon dévolu sur une “clairière” au milieu des Potamots, sur un fin gazon, 2-3 poignées de bouillettes vinrent servir d’appelants autour d’un montage à 2 bouillettes, dans une profondeur de 1.50m.~.

J’ai ainsi fini de m’installer “royalement”, la douceur de la soirée, m’emporta vers les bras de Morphée, et je m’endormis aux chants des grenouilles et du Rossignol Philomèle.

Vers 02h30 le détecteur de droite sonna enfin, je pris contact, et comme je ne suis pas très habitué aux combats en herbier, je cru que la ligne passait dans une souche, grimpais dans le bateau, arrivé à la verticale de l’obstacle, je laissais filer un plomb à agrafe sur la bannière, et fini par la libérer (j’ai compris plus tard que ce n’était que de l’herbier qui m’avais gêné, et fût moins timoré pour brider fort, par la suite). Et voilà que non contente de s’être enfoncée dans les Potamots, elle était également passée de l’autre côté de mon repère ! Tout en maintenant la pression sur le poisson, je tentais d’une main de démêler la perruque qui s’était formée entre mon fil et celui du repère… Peine perdue, et cela s’éternisait, il fallait donc tenter la mise à l’épuisette avec ce fardeau ajouté. C’est au moment où le poisson (de belle taille) allait entrer dans le triangle que le décrochage se produisit, et me laissa pantois, je venais de rater le poisson de la session qui sait !?

De dépit, je retournais à la rive sans remettre la ligne à l’eau, me rendormis, quelques tapes se firent entendre sur mon montage de gauche sur le haut-fond au cours de la nuit, des brèmes à n’en pas douter…

Au petit jour, un bon café me ravigota, je réparais le repère, la tête de ligne qui avait souffert, et remis le spot en activité avec quelques poignées de bouillettes.

Carpe de montbel de 13.5 kgJe laissais ainsi la canne du haut-fond, malgré les tapes nocturnes et le risque d’emmêlement, le calme sur ce poste fit qu’à 10h20, mon attention fut attirée par une petite série de bips, comme j’avais opté pour la tresse, le frein  bloqué, et la canne assurée pour ne pas la voir partir à l’eau. le contact fut direct ! Le poisson est lourd, je commence à pomper, je monte dans le bateau, et me voilà parti pour le combat en pleine eau. Je constate que j’ai affaire à un poisson combatif en diable, et pas prêt à se rendre, il monte petit à petit, fini par dégazer sa vessie natatoire, et se rend…
Je découvre une belle miroir, après la mesure, le passage au peson, et quelques clichés au tapis, elle retrouve rapidement son élément. Voilà, le premier poisson de ce poste est fait. Cela est toujours rassurant, cela donne déjà quelques indications sur une tenue possible des carpes.

Souriceau de Montbel

Souriceau de Montbel

Nœud de cabestan gansé

Nœud de cabestan gansé, pour assurer la canne à carpe

Le soleil radieux est de la partie, l’eau est brassée par un bon vent d’ouest soutenu, le temps me semble idéal. C’est à l’heure du thé que les choses se précipitent, le même détecteur se fait entendre, je vois la canne qui tressaute, comme lorsqu’une brème s’est piquée et cherche à se libérer, attendant un peu au pied de la canne, je vois qu’elle commence à plier, plier, plier, je défait d’un geste rapide mon attache en tirant sur la ganse (j’utilise un nœud bien pratique pour assurer mes cannes, c’est un “nœud de cabestan gansé”, ce nœud je l’utilise au quotidien dans mon travail pour attacher toutes sortes de choses, pour passer des projecteurs au sol, ou bien monter des rallonges dans les passerelles etc…), la canne en main je commence à pomper… C’est lourd, mais cela vient doucement…

Ni une ni deux, j’embarque dans le “Zod”, je commence toujours (quand c’est possible) par faire une parallèle avec la rive pêchée le moteur en action m’y aide beaucoup, tout en pompant, afin d’éloigner le poisson des obstacles, et ainsi pouvoir le combattre en pleine eau. Lorsque j’arrive à la verticale, je constate que ma tête d’arraché n’est pas visible, elle mesure environ 10 m., et je sais que le fond, ici, atteint les 15/16 m. je vais devoir m’armer de patience… Au bout de quelques minutes, la tête de ligne, entre enfin dans les anneaux puis dans le moulinet, elle se rapproche… Je met pas mal de pression sur le poisson, malgré l’expérience de la nuit précédente, mais le frein est réglé relativement fort, je le desserre un peu tout de même. Petit à petit elle accepte de remonter, je la fatigue ainsi un bon quart d’heure, même si j’ai déjà vu l’eau du lac bien plus cristalline, elle doit avoir une opacité qui permet de discerner jusqu’à 2-3 m. au moins, et c’est là qu’un moment j’ai aperçu une masse claire me monter son flanc… Je ne relâche pas la pression, je continu, malgré la douleur qui commence à se faire sentir dans mon bras, quelques muscles se réactivent après quelques mois de repos, l’acide lactique s’accumule un peu…

Aux rayons du soleil, je la distingue de mieux en mieux, je sent que l’échelle de valeur monte avec elle, un énorme bloc commence à tourner sous la surface, tour à tour je vois ses flancs, je vois son dos, son “battoir”, sa tête et je n’ose évaluer la “bête”, c’est énorme, plus gros que tout ce que j’ai pu voir auparavant ! Elle dégaze, commence à montrer des signes de fatigue, gardant la pression sur elle, je pompe encore, doucement, encore quelques rushs (dont un filmé icone video carpe), elle est à plat à la surface. Une petite anecdote au passage, juste avant que je commence à filmer, un silure (à peine plus grand que la carpe), était monté la suivre en surface, cela l’avait bien énervée et elle m’avait gratifiée d’un rush dynamique !

Là je vois l’hameçon bien piqué sur la mandibule inférieure, mais mon cerveau me fait défiler les pires scénarios, je vais doucement, le vent me pousse, la carpe suit, la mise à l’épuisette devient un problème puis, dans une accalmie, elle entre enfin dans le filet ! D’un coup de main sûr je décroche mon hameçon sans ardillon (qui n’a pas tricoté), défait les bras de l’épuisette et emmaillote le spécimen, non sans avoir jeté un coup d’œil au “monstre”, il a été piégé par mon montage, ayant apprécié mes “coussinets” de bouillettes sans parfum “maison”, et dures comme bois !Carpe de 28.4 kg

La carpe "borgne" du lac de Montbel

La carpe “borgne” du lac de Montbel

La "borgne" à l'épuisette

La “borgne” à l’épuisette

Mon voisin, témoin de la scène, voyant le combat puissant de loin, a lui aussi senti que quelque chose de particulier se passait, il prend son embarcation et vient à ma rencontre, un ardéchois prénommé Thibaut, j’essaie de lever le filet pour lui montrer, mais ce n’est que la bosse frontale que j’arrive à sortir, la masse, hors de l’eau étant impossible à décoller… Nous discutons en regagnant la berge, puis c’est l’accostage…
Je sors du bateau, le poisson dans la filoche, je me prépare à l’effort, fais quelques tour avec les bras de l’épuisette pour réduire encore plus le filet, et je lève ! Là nous voyons mieux quelle mémère vient de se rendre !

Je la dépose sur le matelas, j’enlève l’épuisette, la belle est là !  Rapidement je la mesure, elle est courte ! Mais elle est très épaisse ! Je la pèse ! Là je décolle avec l’aiguille du peson ! Il m’indique que cette carpe pèse 28,400 kg !!! iiiiiiiiiiiiiiiii Hallucinant ! Voilà tellement d’années que j’en rêvais (21 ans), cela était encore plus présent depuis que j’avais repris la pêche en 2015 ! Cette barre je l’avais bien approchée, en septembre 2018, avec cette splendide commune de 24 kg capturée ici !
Mais là cela dépassait toutes mes espérances !

Remise à l'eau de la carpe de 28.4 kg à Montbel

Remise à l’eau de la carpe de 28.4 kg à Montbel


Les photos furent faites par Thibaud, puis elle regagna son territoire vers de nouvelles aventures. À ce propos, ce poisson est reconnaissable rapidement, et a été reconnu. La perte d’un œil, visiblement dans son jeune âge, voir de naissance ne l’a visiblement pas gênée pour croitre et certainement multiplier, car cette femelle était encore bien chargée d’ovules. “La borgne”, puisqu’il faut l’affubler d’un sobriquet, fut pesée dans les 24 kg en 2017, et 28,5 kg en 2018, par exemples.
Sur un nuage, je remis le montage à sa place…

2 heures et demie plus tard que se passe-t-il ? La même canne plie, mon bras douloureux arrive à tenir la pression, le combat en bateau est long, les rushs puissants, une vrai combattante me fait la misère (plus tard je vois que c’est un mâle lâchant sa laitance sur le matelas), toujours aussi bien piquée, je la vois sous la surface, elle est massive et ne se rend que contrainte et forcée, elle accusera plus de 18 kg sur la balance ! Je n’arrive presque plus à tenir la canne de la main droite ! :mrgreen:
Les muscles anconé, radial externe, extenseurs, et le cubital sont bouillants, douloureux, durs ! Deux combats denses les ont vidé, manque d’entrainement… Mais qu’à cela ne tienne, le lendemain une légère courbature viendra me rappeler ces confrontations musclées, et la journée
fut calme. C’est une magnifique petite commune qui vint me rendre visite, toujours sur ce spot magique, la présence de pêcheurs de carnassiers à la verticale (je ne les avaient pas vus venir), ne l’avait pas empêché d’engamer la bouillette servie là.

Cagnard à Montbel

Cagnard à Montbel

 

Le 22 fût une journée de cagnard, la température monta en flèche, celle de l’eau suivi la courbe ascendante également, passant de 18-19 la veille à 24° en surface ce jour là, la journée passa au rythme de la sieste et du repos, les poissons devant certainement se dorer la pilule en surface, rien ne bougeât.

Carpe "italienne" au lac de Montbel

Carpe “italienne” au lac de Montbel

 

La nuit se révéla mouvementée, une première fois juste après le crépuscule une carpe de type “italienne”, une belle boule de 16 kg vint tâter du matelas, une seconde juste à après la mi-nuit, et enfin une vers 03h00, et je pus enfin dormir jusqu’au petit matin, tranquillement.

Cette nouvelle journée vit un changement de temps radical, un plafond bas, des pluies, crachins et ondées rythmèrent le passage du temps. Cela suffit pour que cet apport en oxygène entretienne l’activité des carpes, 10h, 15h, 20h, encore des départs, encore des combats. Une session dantesque touchait à sa fin, 12 carpes passèrent par mon tapis, et la dernière nuit fut couronnée par un silure du mètre, qui m’éveilla peu après minuit !

Jeune Brochet de l'année, à Montbel

Jeune Esox de l’année, à Montbel, 5-7 cm.

Nul doute que Montbel est un haut lieu, mais il peut s’avérer très retord, cette session est exceptionnelle à plus d’un titre, surtout parce qu’une seule canne a fait 10 carpes sur les 12, j’aurais très bien pu passer à côté.

Je remercie encore tous ceux qui m’ont informés sans retenue, donnés des conseils judicieux. Dans notre pêche on n’est jamais arrivé, et tout doit tout le temps être remis en question, pensé. Beaucoup d’éléments passant par l’observation, il n’est pas question de regarder la télé, ou passer son temps sur un écran quelconque, le seul écran fait 360°, et lire la surface de l’eau est un feuillet qui se tourne jour après jour, page après page.

Inutile de dire que le lac de Montbel est devenu une de mes destination privilégiée, ses mystères devant encore pouvoir révéler plein de belles choses cachées, je prévois déjà d’y revenir..! 😎

J’ai noté qu’aucune carpe n’a été intéressée par les graines, les bouillettes uniquement ont semblé les intéresser, alors que lors d’autres sessions ce fut, ici, le contraire.

Sympetrum sanguineum sur la canne au lac de Montbel

Sympetrum sanguineum sur la canne au lac de Montbel

À la suite voici le carnet de note que je tiens lors de toutes mes sessions depuis, pour ainsi dire, toujours. Y sont reportés l’heure, la variété, la taille et le poids du poisson.

Montbel

18 mai (pointe presqu’île pisciculture)
04h10 mi 96 cm 13 kg

19
/…/

20 (grande île)
Décrochée vers 02h30

10h20 mi 93cm 13,5kg
17h15 mi 93 cm 28,4 kg !
19h45 mi 92cm 18,2 kg

21
07h30 co 75 cm 5,2 kg

22
03h55 mi 86 cm 16,8 kg
22h40 mi 91 cm 15,3 kg

23
01h05 mi 87 cm 14,4 kg
03h05 mi 93 cm 14,2 kg
10h05 co 81 cm 11,2 kg
15h10 mi 93 cm 18,5 kg
20h25 mi 92 cm 15,9 kg

24
02h05 silure 1,02 m 8,9 kg

Silure du lac de Montbel

Silure du lac de Montbel

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2 réponses

  1. Bertelle Marc dit :

    salut Benoît,

    Beau récit de cette belle session de déconfinement.
    amicalement
    Marc

    • JBenoit dit :

      Salut Marc, merci, cette session valait bien une bafouille je pense, le lac est splendide, mais on peut y être facilement capot, donc une session pareille je pense que c’est un fait rare à rapporter. 😉

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